Les verres progressifs n’ont cessé d'évoluer depuis leur invention, ces évolutions étant longtemps limitées par les technologies disponibles, à la fois en puissance de calcul et par les moyens physiques de fabrication.
Les premières décennies se caractérisent par des moyens de calcul limités en puissance et onéreux et l'emploi exclusif du verre, matériau difficile et onéreux à mettre en oeuvre, en meulage/polissage, avec des machines complexes très spécialisées et sans souplesse.
On parlait alors de générations de verres progressifs, rassemblant d'une part les évolutions ''laborieuses'' des modèles (lourds calculs et programmes informatiques) et d'autre part la mise en service d'un parc industriel capable de répondre à la demande commerciale de la nouveauté.
Au cours du temps, les ordinateurs sont devenus de plus en plus puissants et accessibles ce qui a permis d'affiner et enrichir les programmes de calcul et surtout le grand saut technologique aura été fait avec la conversion du marché vers des matériaux synthétiques,organiques usinables et l'abandon du verre minéral.
Aujourd'hui, les matériaux utilisés s'usinent "facilement" sur des machines très précises, à commandes numériques et les ordinateurs sont puissants et économiques.
Pour aller plus loin nous décrirons succinctement les exigences optiques propres aux verres progressifs, les évolutions anciennes avant le grand saut du verre organique (on parlait alors de générations de verres progressifs) et enfin l'état de l'Art aujourd'hui.
Ces exigences sont présentes sur les verres unifocaux, mais elles ont exacerbées sur les verres progressifs car les surfaces ont éminemment plus complexes. Chaque amélioration faite dans un registre ne doit pas dégrader l'acquis dans un autre...
Les verres progressifs doivent rendre les parcours optiques fluides en vison latérale comme en profondeur, avec des progressions adaptées et confortables.
Cette contrainte existe déjà pour les verres unifocaux mais elle devient éminemment plus complexe à résoudre à chaque position en hauteur dans le verre.
Il va falloir repousser les aberrations au plus loin possible en périphérie du champ de vision, flou et déformations de lignes droites.
En vision périphérique, la perception visuelle est assurée sur la rétine, autour de sa partie centrale (la fovea). Cette perception est cependant directement affectée par des effets prismatiques dès que l'on interpose un verre correcteur.
En vision extra-fovéale, le porteur ne voit pas nettement les objets mais les situe dans l’espace, perçoit leurs formes et détecte leurs mouvements.
La définition des zones périphériques du verre est donc essentielle et la difficulté est accrue sur un verre progressifs puisque la puissances variera du haut vers le bas. Mal calculée, le porteur percevra des déformations des lignes horizontales et verticales.
Le cerveau peut s’adapter dans une certaine limite mais au delà, nausées assurées.
Le cerveau doit être en mesure de fusionner les projections sur les rétines des 2 yeux, leurs caractéristiques perçues sur les rétines doivent être similaires, en mouvement dans toutes les directions, au loin comme de près, en convergence.
Pratiquement c'est une des raisons pour lesquelles un verres progressif ne pourra pas être symétrique selon un axe vertical ou une méridienne, les caractéristiques optiques vers l'intérieur du verres seront traitées différemment que celles situé vers l’extérieur du verre.
C'est pourquoi les verres progressifs vont en couple, D&G, et que les additions doivent être les mêmes.