Le 19 janvier, le Professeur Rottier, Ophtalmologiste et Président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France, SNOF, a adressé une lettre aux Sénateurs ayant examiné le projet de loi relatif à la consommation (projet de Benoît Hamon) et en particulier les points ayant trait à la délivrance de lunettes de vue.
Ce courrier étant public sur le Huffingtonpost nous nous permettons d’en exposer l’un des thèmes et de préciser notre position chez ExperOptic.
La mesure des écarts pupillaires par les Ophtalmologistes :
Sic : Vous insistez pour nous imposer la mesure de l’écart inter-pupillaire et son inscription sur les ordonnances de lunettes. Ce faisant, vous allez augmenter les difficultés d’accès à l’ophtalmologiste: cette mesure consomme 2-3 minutes par patient, soit 30 minutes par jour et par praticien. À raison de 10 millions d’ordonnances de lunettes par an, cela équivaut à monopoliser plus de 200 équivalents temps plein d’ophtalmologistes. Ou, pour le dire autrement, à supprimer 2 ophtalmologistes par département! À l’heure où les délais d’attente de notre profession battent des records en raison de la pénurie de praticiens (+ de 100 jours d’attente en moyenne pour un rendez-vous), les Français seront sans doute ravis d’apprendre cette bonne nouvelle…. Pourquoi vouloir imposer aux médecins, déjà surchargés, ce qui relève de la compétence des opticiens … ?
Que ce soit dit: nous ne consacrerons pas 30 minutes par jour à cette mesure, au détriment de patients qui ont besoin d’être soignés.
…. Alléchés par la promesse d’un vendeur de lunettes en ligne, qui vous fait miroiter le chiffre insensé d’1 milliard d’euros de pouvoir d’achat rendu aux Français », il me semble que vous avez perdu tout sens critique.
Nous ressentons une hostilité à la vente en ligne pour des raisons qu’objectivement nous ne comprenons pas.
La vente en ligne permet l’accès à de bons équipements visuels que nos concitoyens ne pourraient financer dans des magasins traditionnels, et sur ce point, un Syndicat représentatif de médecins dévoués à la santé de ses concitoyens ne devrait que se réjouir et se satisfaire !
Et que faut-il penser alors lorsque le Président d’un Syndicat de médecins conseille une corporation d’Opticiens dans un forum professionnel d’Opticiens prêts à tout pour dénigrer la vente en ligne.
Mais pourquoi tant de parti pris !
Notre position chez ExperOptic :
Clairement, nous n’avons pas besoin que les Ophtalmologistes précisent les écarts pupillaires !
En ce qui nous concerne, avec notre kit de prise de mesures, nous le faisons très bien et nous n’utilisons que nos mesures pour confectionner nos lunettes, et 95 % de nos ventes sont des lunettes de vue avec des verres progressifs.
Nous comprenons que les Ophtalmologistes ne souhaitent pas prendre en compte cette tâche additionnelle. C’est du temps supplémentaire à chaque examen, les ophtalmologistes ne sont pas bien équipés pour mesurer les 1/2 écarts et surtout, ils n’ont pas à engager leur responsabilité sur des mesures dont ils n’ont que faire et qui pourraient leur attirer des reproches de la part de leurs patients en cas de litiges sur des lunettes ne convenant pas.
Cependant, pourquoi la responsabilité du médecin Ophtalmologiste ne serait pas engagée sur la justesse des prescriptions qu’il délivre à ses patients ?
En tant qu’Opticien en ligne, nous assumons légitimement nos erreurs avec des clauses du type »satisfait ou remboursé » mais force est de constater que la totalité des insatisfactions de nos clients se révèlent être des erreurs de prescription, que nous assumons en tant que dernier maillon de la chaîne (toujours en refaisant les lunettes).
Or nos clients ne sont que vos patients, pas les plus fortunés, et une paire de lunettes coûte toujours beaucoup plus cher qu’un rdv, parfois vite fait (sic nos clients, pas nous), même avec un dépassement d’honoraire.
Pour conclure, nous comprenons votre position pour ces prises de mesures et nous la partageons, cependant nous apprécierions le SNOF s’engage auprès de ses adhérents pour plus de justesse des prescriptions.
Et de grâce, que le SNOF cesse de s’investir avec tant de parti pris dans un débat sur la vente en ligne, corporatiste, largement animé par de gros groupes financiers, dont vous avez d’ailleurs souligné la débauche publicitaire dans votre lettre… Sic … Interdire la publicité, par exemple, permettrait d’économiser 60€ par équipement! (soit « 600 millions de pouvoir d’achat rendus aux Français », puisque l’heure est aux calculs inconsidérés)