Verres progressifs – Quelles technologies sous le capot ?

Demain les opticiens seront sur Internet

Vers plus d’Internet en Optique

Quand on parle de verres progressifs, difficile de savoir ce qu’il y a « sous le capot », il y a une telle avalanche de pub, d’appellations  »marketées » que le néophyte est rapidement perdu. Le débat mériterait cependant d’être ouvert sur les moyens d’obtention de ces verres, plutôt que sur la taille des muscles publicitaires des différents acteurs.

A la base, un verre progressif « blanc » c’est un matériauun surfaçage et des traitements de surface.

1- Le matériau.  Le client attend de ses verres d’être transparents et de « déformer » le plus uniformément la lumière dans tout le spectre visible. Pour être commercialisés en Europe, les matériaux organiques pour verres de lunettes répondent déjà à des normes Européennes sévères. Et les résines de qualité s’achètent sur « étagère » auprès de quelques grands chimistes mondialement reconnus (Mitsui Resin, PPG,…).

2 – Les traitements de surface ( les anti-reflets ). Pour tous les verriers, les procédés de dépôt (PVD), et les machines sont les mêmes, et les éléments chimiques à déposer couches par couches pour capturer les reflets s’achètent aussi sur « étagère ». Les recettes des uns et des autres sont très voisines, voire communes.

3 – Le surfaçage ( l’opération qui met la correction sur le verre). Pour surfacer, il faut une machine et un programme de surfaçage. Les verres progressifs ( 99.9% en résines organiques) sont maintenant tous usinés sur des machines à commandes numériques, très précises (on est tout de même dans l’Optique) or 2 fabricants de machines (Satisloh/Essilor et Schneider), aux concepts très voisins, équipent pratiquement tous les labos du monde (Satisloh devant tenir 80% du marché). Quant aux programmes de calculs de surfaçage : ce sont des maths qui respectent les règles physiques, bien connues et « communes », de l’optique. Les grands verriers développent leurs propres programmes de calcul, mais des sociétés d’ingénierie très pointues, indépendantes des grands verriers, développent d’excellents programmes (IOT, Crossbows…) en se rémunérant au « Clik Fee », quelle que soit la machine utilisée pour l’usinage.

Alors quelles conclusions en tirer ?

Premièrement, il y a maintenant une telle communauté de moyens de fabrication, de règles physiques, de formules chimiques, que le niveau des verres progressifs s’est considérablement amélioré d’une part, et resserré d’autre part chez tous les fabricants. Nous observons un tir de plus en plus groupé, assez discordant semble-t’il avec la variété des prix proposés. Peut-on encore aujourd’hui parler de mauvais verres progressifs avec des méthodes et des moyens si partagés ?

Deuxièmement, il serait peut-être plus objectif, et transparent pour le consommateur, de situer un verre progressif blanc avec des critères majeurs, communs, comparables, comme les types de résine, les types de surfaçage (FreeForm optimisé, FreeForm individualisé, Camber,… ), % de transmission, la coupure des UV…. Et de même faire ressortir les vraies différences techniques, en les argumentant au delà du simple habillage commercial et marketing.

Tout cela semble peut-être une affaire de spécialiste, cependant tout être humain sera un jour concerné par la presbytie, et sera amené à s’interroger sur la façon dont il veut être corrigé. Alors comment rendre objectives les réponses à lui donner ?

Enfin, la confiance entre le client et son Opticien, en magasin comme sur Internet, se renforcera si celui-ci est capable d’argumenter objectivement ses conseils, et « ouvrir le capot ».