Un peu d’histoire : l’invention des lunettes

L’on s’accorde généralement à placer l’invention des lunettes aux alentours de l’an 1300.

En revanche, on ignore qui en fut à l’origine, ni si on les doit à l’esprit (osera-t-on dire «visionnaire»?) d’une seule personne, ou si le principe de porter devant les yeux des verres améliorant la vue n’avait pas été découvert, en réalité, en plusieurs endroits du globe, et cela, à des périodes très différentes.

Certains l’attribuent au moine et philosophe anglais Robert Bacon (1214-1294), grand érudit de son temps, qui en aurait eu besoin pour se plonger dans la lecture de ses manuscrits. Pour la même raison, on a considéré que d’autres hommes d’église et savants, italiens ceux-là, comme Alessandro de la Spina vers 1300, ou Salvino degli Armati quelques années auparavant, étaient les vrais inventeurs des verres correcteurs.

Toutefois, la référence à l’utilisation de surfaces, liquides ou solides, réfléchissant la lumière d’une manière qui améliore la vision, remonte déjà au Xe siècle, en Chine.

Et bien avant cela, le philosophe romain Sénèque relevait déjà, au premier siècle de notre ère, l’usage de globes que l’on remplissait d’eau, afin de pouvoir mieux lire les textes placés à l’arrière.

Quoi qu’il en soit, l’utilisation de lunettes au sens moderne du terme (binocles posés sur le nez) se répandit rapidement à partir du XVe siècle avec l’invention de l’imprimerie, même si les lunettes ne devinrent un objet véritablement courant dans toutes les couches de la population qu’à partir du XIXe, et même de la première moitié du XXe siècle.